La rue Boucicaut : des fleurs en plus ou une rue réellement apaisée ?

Le lundi 20 novembre 2023 à 20 heures au 10, place du Château Sainte-Barbe, la Ville de Fontenay-aux-Roses présentera son projet pour son centre-ville, la rue Boucicaut, avec Vallée Sud Grand Paris. J’appelle les citoyens à s’y exprimer et leur propose quelques éléments d’information pour s’informer.

L’enjeu : dévier le transit pour apaiser le centre-ville

L’enjeu principal est la transformation de la rue Boucicaut, qui suffoque sous le transit motorisé. La rue pourrait devenir un centre-ville attractif où l’on ait envie de se promener, à condition d’apaiser le trafic dense dans cette rue. Visiblement, le maire Laurent Vastel n’ose pas cette transformation en profondeur. Pourtant la ville voisine de Sceaux a déjà vécu cette transition. Aucun commerçant ne songerait aujourd’hui à faire revenir les voitures dans la rue Houdan. A Clamart, le maire Jean-Didier Berger est actuellement aussi en train de piétonniser son centre-ville. Cette transition provoque forcément de la friction et des peurs, mais il certain que bientôt les commerçants clamartois riront de l’époque avant la piétonisation, comme à Sceaux.

Où préférez-vous faire vos courses ? En-haut : la rue Houdan à Sceaux. En bas : la rue Boucicaut à Fontenay-aux-Roses.

L’achat impulsion

Laurent Vastel croit que dynamisme commercial de la rue Boucicaut dépend de l’achat d’impulsion, c’est-à-dire l’effet “je passe en voiture, tiens je vois un caviste, je m’arrête pour acheter une bouteille”. Pour cela il refuse la piétonnisation, même partielle, et propose du stationnement automobile et le maintien du transit motorisé. Il veut maintenir la fausse zone de rencontre actuelle où il faut tenir ses enfants fermement par la main.

Un centre-ville automobile

La décision de L. Vastel de maintenir le transit motorisé sacrifie le potentiel commercial de cette rue. Le potentiel des commerces ne pourra pas être basé sur “la place de stationnement libre au bon moment”, car déjà aujourd’hui il faut prier pour trouver une place. Même certains commerçants contribuent à ce manque de places, en se garant eux-mêmes dans la rue et en sortant toutes les 1h30 pour changer leur disque.

La présence de deux garages et d’un concessionnaire automobiles dans ce petit périmètre ne joue pas en faveur de l’apaisement et de l’attractivité de la rue. Dans le centre-ville de Fontenay on peut acheter et faire réparer une voiture à chaque coin de rue, alors que la ville ne compte aucun vélociste. Pour faire réparer son vélo, seule l’association FARàVélo propose un atelier chaque premier samedi du mois devant la Médiathèque.

No parking no business

Les études montrent que l’adage « No parking no business » ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui. Un petit centre-ville ne pourra pas concurrencer un centre commercial et avoir le beurre (un lieu sympa pour marcher) et l’argent du beurre (des parkings énormes à 50 mètres). La valeur ajoutée des commerces de Fontenay-aux-Roses n’est pas un parking comme celui de la Vache Noire, mais plutôt le joli centre-ville authentique dans lequel les boutiques se trouvent. Mais à condition de valoriser ce centre-ville en l’apaisant pour que les habitants soient prêts à marcher 150 mètres depuis le parking sous le marché. Cela nécessite la déviation du trafic via la rue des Pierrelais au lieu de le laisser continuer à dégrader notre centre-ville.

Aux citoyens de choisir le lundi 20 novembre 2023 : un centre-ville surmotorisé avec quelques fleurs en plus, ou un centre-ville réellement apaisé, contourné par le transit motorisé.

Stein Van Oosteren