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Municipales 2020 : Des « Verts extrémistes » parmi les candidats [1] ?

A dire vrai j’aimerais bien. Enfin peut-être pas extrémistes avec ce que cela charrie de nauséabond mais des candidats qui vont au bout de la réflexion sur les enjeux écologiques que nous allons devoir relever dans les prochaines années.

Les têtes de liste qui se présentent à Fontenay sont du XXe siècle, tout comme moi d’ailleurs, biberonnés à la croissance comme seul horizon, à la technologie comme définition de la modernité et à la consommation comme synonyme de progrès.

Nous devons aujourd’hui penser une transition pour sortir de ces dogmes et construire un mode de développement socio-économique qui ralentisse puis stoppe le réchauffement climatique, la réduction de la biodiversité, la pollution de l’air, de l’eau et des sols ; un mode de développement qui préserve des conditions de vie soutenables pour les générations futures.

Et ces générations futures sont en grande partie les générations actuelles qui vivront un futur potentiellement apocalyptique si on ne fait rien. On ne parle pas du XXIIe siècle mais des prochaines décennies. Je ne vous apprends rien, n’est-ce pas ? Personnellement ça me fait beaucoup plus peur que la réduction des places de stationnement, vous aussi je suppose.

La peur ne résout rien évidement et la difficulté est grande de penser cette transition, d’accepter d’avancer sans savoir exactement où l’on va. On a toutefois une boussole qui nous permet de nous orienter dans le bon sens : réduire les émissions de CO2, la pollution, etc.

Certains sujets peuvent faire l’objet d’actions à court terme comme la gestion des biodéchets. D’autres vont prendre plus de temps comme la réduction (drastique) de l’usage des voitures ou le développement d’une consommation d’habillement plus sobre[2]. Dans ces deux cas, il faut en effet rendre accessibles et satisfaisants de nouveaux modes de mobilité ou d’achat, d’échange, de réparation des vêtements. Et il y a de nombreux chantiers à ouvrir[3].

Ces évolutions vont nous coûter, de l’argent public ou privé pour rénover nos habitations, des efforts de changement pour adopter de nouveaux usages, du temps sans doute aussi… C’est le prix à payer les années qui viennent pour ne pas trop payer plus tard.

Un jour, il n’y aura que très peu de voitures dans nos villes et donc également très peu de places de stationnement. Pas demain ni dans quelques mois mais dans quelques années. La question qui me parait essentiel est alors de savoir comment les femmes et les hommes que nous allons élire dimanche vont nous engager dans cette transformation qui permettra, notamment, la disparition des places de stationnement parce que d’autres modes de mobilité auront pu être développés.

A mon sens cela suppose plusieurs fondamentaux et notamment des élus convaincus que le XXe siècle est du passé, que les croyances qui en viennent doivent être remises en cause. Il faudrait aussi qu’ils sachent qu’ils ne savent pas ce qu’il convient de faire mais au contraire qu’ils soient convaincus que les réponses doivent être construites en impliquant les citoyens, les associations, les entreprises, les institutions…  bref, en développant une large coopération dans la ville mais également au-delà.

En effet, une ville ne dispose pas de tous les leviers. Les regroupements de communes, Vallée-Sud Grand-Paris pour nous, ont par exemple la responsabilité de construire et de mener un Plan Climat-Air-Energie pour le Territoire qui doit faire l’objet d’une coopération entre les villes. Par ailleurs, nous n’avons pas d’agriculture sur notre commune ; une réflexion sur le sujet de l’alimentation et notamment le développement de circuits courts doit nous ouvrir à travailler avec les zones agricoles des départements voisins.

Je ne crois pas que nous ayons de candidat qui soit réellement convaincu de tous ces éléments. Cela ferait-il de lui un « Vert extrémiste » ? Extrémiste, vraiment ?

Les records de chaleur se succèdent, 38° en Sibérie cette semaine, on sent, on sait que nous sommes au pied du mur ou pas loin et que nous devons agir sans délai maintenant. Chiche qu’on réduit le nombre de places de stationnement de voitures au cours de la prochaine mandature ? Personnellement, je vote pour !


[1] C’est ce qui ressort de la lecture du site de Fontenay Demain

[2] C’est, après les produits numériques et technologiques, la famille de produits de consommation dont l’empreinte carbone est la plus forte, plus que l’industrie aéronautique

[3] Y compris la culture, la solidarité, l’éducation, la sécurité… qui doivent être repensées dans un monde post-carbone


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