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Construire encore plus à Fontenay : une hérésie sur le plan financier et environnemental

Jean-Michel Durand, ancien Maire adjoint aux finances et au logement, vient de publier sur le blog « les nouvelles de Fontenay » un nouvel article sous forme d’un dialogue surréaliste avec un Monsieur Candide qui n’a rien de candide.

Dans cet article, M. Durand tente une nouvelle fois de démontrer que la construction immobilière va sauver la ville de la faillite financière et qu’elle est éminemment souhaitable pour notre commune.

Je ne reviens pas sur ses calculs concernant l’apport financier de ses éventuels nouveaux habitants (fiscalité et dotations de l’Etat). Ils me paraissent à peu près justes de prime abord. Ses analyses sur l’impact de ses nouveaux arrivants sur le produit des services me paraissent en revanche moins argumentées…

Là où le bat blesse, c’est que comme je l’ai déjà écrit, M. Durand occulte totalement l’impact environnemental de l’arrivée des 2200 logements supplémentaires prévus par L. Vastel (suppression d’espaces de pleine terre, impact sur le trafic routier et sur la pollution atmosphérique…) et sur la qualité de vie dans notre commune.

Avec 10 096 habitants au km2, notre commune a déjà une densité supérieure de 11% à la densité moyenne du département des Hauts de Seine pourtant le plus dense de France avec Paris. Avec l’arrivée des nouveaux habitants prévus par le Maire de Fontenay-aux-Roses, notre commune deviendrait la 29eme la ville la plus dense de France. Est-ce vraiment la ville de demain que nous voulons pour nos enfants ?

JM Durand persiste par ailleurs à sous-estimer les coûts financier de ses nouveaux habitants pour la ville.

Il balaie d’un trait de plume les coûts supplémentaires liés à leur consommation de services publics sportifs et culturels (inscription à l’ASF, au CCJL, abonnement au théâtre, au cinéma Scarron…) en oubliant que tous ces services sont subventionnés par la ville ou Vallée Sud Grand Paris. Chaque nouvel adhérent coûte à la collectivité.

Il affirme que nos écoles pourront absorber ces nouveaux enfants sans aucunement le démontrer.

Il affirme enfin que nos crèches pourront absorber ces nouveaux enfants sans difficultés. Pour cela, il compare le nombre de places dans les crèches municipales (203) avec le nombre de naissances (259 au dernier recensement) pour laisser entendre qu’en rajoutant les crèches associatives, tous les bébés pourront être accueillis. Il oublie juste qu’en règle générale, les enfants restent trois ans en crèche…

A l’heure actuelle, notre commune offre 203 berceaux alors que la demande théorique porte sur 777 places (3 * 259). Le taux de couverture est de 26%.

Avec une augmentation de la population de 18% en moyenne, on arriverait à 306 naissances par soit un besoin de 918 places de crèches qui ne seraient couvertes qu’à hauteur de 22%, soit l’un des taux d’accueil en crèche parmi les plus faibles en France pour une ville de notre strate.

Notre commune doit choisir entre plusieurs voies :

  • Rester une ville à taille humaine en rénovant l’habitat en priorité, en travaillant sur la qualité de l’espace public dans tous quartiers et en limitant la construction nouvelle à la suppression de friches ou d’immeubles pour lesquels cette rénovation est impossible
  • Construire chaque année encore plus et faire de Fontenay-aux-Roses une ville encore plus dense et à la qualité de vie amoindrie
    • En faisant l’effort financier pour accompagner l’arrivée de ces nouveaux habitants et leur offrir des services publics dignes de ce nom : aucune plus-value financière pour la ville dans cette hypothèse.
    • En transformant notre ville en ville dortoir sans équipements publics. Ce sera un jackpot financier pour la ville pendant deux ou trois ans et puis les habitants la quitteront massivement pour aller habiter dans une ville où les services publics fonctionnement réellement.

Comme pendant la campagne municipale de 2020, je préconise la première voie.

Gilles Mergy

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