Dans le Fontenay Mag de septembre, la municipalité donne sa vision de la démocratie locale à Fontenay. On y parle de ce qui marche, mais on passe sous silence qu’une chose très importante ne marche plus.
Certes il y a eu des avancées pour la Démocratie Participative en 2023 :
- Une nouvelle version de la charte issue de l’étude de 2018 a enfin été avalisée au conseil municipal d’avril 2023. Celle-ci avait été globalement acceptée en 2018, et avait commencé à être mise en œuvre, mais elle n’avait été jamais votée. Elle apparait sur le site de la ville à la rubrique Démocratie Locale.
- Aux termes de cette charte un conseil participatif présidé par le maire s’est tenu le 8 Avril. Le conseil participatif est l’organe qui permet au maire de piloter la démocratie locale. Il doit normalement se réunir 3 fois par an.
- Lors de ce conseil le maire a créé un comité thématique sur le stationnement résidentiel. Un comité thématique sur les antennes-relais avait déjà été créé en décembre 2021. Ces comités thématiques sont des groupes de travail composés d’habitants volontaires et d’élus pour approfondir un sujet et faire des propositions au maire. Ils complètent les comités d’habitants, où on traite surtout les problèmes des quartiers.
Il est exact que des réunions publiques précédées de diagnostics en marchant ont lieu dans chaque quartier, et que des cafés citoyens se tiennent maintenant régulièrement. Ces rendez-vous permettent aux habitants de rencontrer le maire et les élus pour des échanges rapides. Ce qu’ils disent aux élus n’engage qu’eux-mêmes. Ces échanges sont sans compte-rendu ni suivi, et leur résultat est incertain. Il s’agit en fait de démocratie directe.
Tout cela est organisé par la mairie et non impulsé par les comités d’habitants, comme le dit l’article du Fontenay Mag. En effet dans l‘état où ils sont, les comités d’habitants ne peuvent plus impulser grand-chose.
Et c’est là que le bât blesse !
Pour que la démocratie locale marche il faut que des habitants représentatifs de la commune se portent volontaires pour travailler dans les comités d’habitants.
Or nos comités d’habitants ont été créés en 2015 ! Peu à peu leurs membres les ont quittés, déçus par le peu de résultats obtenus. Or les comités d’habitants sont la base de notre démocratie locale. Ils sont un lieu de dialogue régulier entre habitants et élus. Jusqu’à présent, les élus y apportaient peu d’informations, et ils n’y ont jamais sollicité l’opinion des habitants sur un projet municipal.
Le résultat est sans appel :
Sur les 5 comités d’habitants 2 sont à l’arrêt, et 2 ne se réunissent quasiment plus. Un seul (Ormeaux-Renard) est encore actif, bien qu’à effectif réduit. Dans l’état où ils sont les comités d’habitants ne peuvent même plus alimenter les comités thématiques quand il s’en crée.
Il est urgent de renouveler les comités d’habitants.
Mais ça ne marchera que si le maire clarifie la règle du jeu :
- Pourquoi veut-il des comités d’habitants ?
- Qu’attend-t-il d’eux ?
- Comment en pratique va-t-il les intégrer dans la vie municipale ?
La démocratie locale ne pourra repartir que sur ces nouvelles bases.
C’est le défi qui attend les successeurs de Mesdames Gagnard et Mercadier.
Pour l’association CIVIFAR
Alain DELAHAYE, Jean François BRESSE, Jean Max DROUOT
Oui, bien sûr on peut regretter, surtout quand on en est animateur, que les comités d’habitants soient de plus en plus désertés, on peut aussi se demander qu’est-ce qui n’a pas séduit les habitants après un certain intérêt à leur lancement il y a une dizaine d’année. Outre l’interrogation sur la démocratie participative présentée par ses promoteurs comme apte à sauver la Démocratie, bien sûr ça met en cause leur fonctionnement, débat qui n’a jamais séduit. Et pourtant, ils pouvaient apparaître comme des lieux de recueil des diverses sensibilités des habitants apte à éclairer la gestion municipale et au-delà.
A vouloir trop attendre, on peut être déçu. On constate que la DP fonctionne, et ça apparaît comme un souhait de ses promoteurs, quand la municipalité l’anime, la sollicite … les CdH me paraissent pourtant avoir toute liberté pour travailler, débattre, proposer, avec des encouragements à le faire, mais comme un ancien maire m’avait répondu face à une sollicitation d’aide pour faire vivre une association militant pour l’emploi, déjà, on ne peut pas tout faire à votre place.
Aujourd’hui un comité thématique travaille, est-ce un travail de co-construction comme souvent souhaitée par des membres de CdH ? Une charte est-elle pertinente pour créer un état d’esprit apte à faire vivre de la DP ou bien un ensemble de procédures trop contraignantes et chronophage ? …
Je ne veux surtout pas prétendre à un avis exhaustif, je crois à l’écoute plus qu’aux certitudes.