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Que faut-il pour assurer la sécurité des vélos dans les rues ?

Source : Le Parisien du 15 Aout 2018 : http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/antony-leurs-propositions-pour-etre-en-securite-a-velo-19-08-2018-7857531.php

Rouler à vélo dans les rues n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

C’est le constat fait par Philippe Declerq, installé à Antony depuis dix-sept ans et grand amateur de la petite reine. Il y a quelques mois, il a donc lancé une pétition en ligne pour réclamer plus d’aménagements cyclistes. Celle-ci a obtenu plus de 500 signatures.

« J’ai trois enfants et je ne les laisse pas prendre le vélo seuls à Antony. C’est trop dangereux, confie ce père de famille. Je ne suis pas le seul dans le cas. Les jeunes aimeraient avoir plus d’autonomie pour aller dans les lieux qui les intéressent : centres sportifs, écoles, médiathèque… »

Son initiative lui a permis d’obtenir un rendez-vous mi-juillet avec la mairie et de faire le point sur les aménagements en cours. « La difficulté, c’est qu’on travaille dans un environnement très contraint : les rues ne sont pas très larges. Et il faut essayer de contenter tout le monde, aussi les piétons et les automobilistes, avec nos moyens », explique Perrine Precetti, maire adjointe chargée de la mobilité urbaine.

Les mesures qui peuvent être prises par une commune 

Généralisation du double sens cyclable en zone 30

Un double-sens cyclable (DSC) est une voie de circulation à sens unique pour les véhicules motorisés, mais à double sens pour les cyclistes. L’objectif est de renforcer la sécurité routière : lorsqu’un automobiliste et un cycliste se rencontrent frontalement, ils ralentissent. Les études montrent que ce type d’aménagement cyclable est le plus sûr qui existe, même plus sûr que les pistes cyclables protégées !

Cette disposition du code de la route est obligatoire dans les rues en sens unique en zone 30 km/h depuis le décret du 30 juillet 2008.

Ces double-sens cyclables doivent être signalés par des panonceaux

Fontenay est entièrement en « zone 30 »

Du temps de l’ancienne municipalité, un groupe de travail avait défini avec la Mairie, des rues en sens unique où le double-sens cyclable a été marqué au sol et par les panneaux ci-dessus. Actuellement ce marquage manque encore dans un certain nombre de rues à sens unique à FAR.

Conséquence : les automobilistes sont surpris et pensent à tort que les cyclistes font erreur, notamment dans la rue Boucicaut. Il est donc urgent de communiquer davantage sur ce sujet, comme l’ont fait les villes voisines (exemple à Clamart en 2010: http://www.faravelo.com/2018/01/clamart-pourquoi-jai-generalise-le.html).

Limitation de la vitesse dans les rues à 30 km/h

Fontenay aux Roses a été la première ville de France à passer entièrement à 30 km/h dans toutes les rues, en 2003, y compris les voies départementales.

Les communes voisines, comme Sceaux, maintiennent une vitesse de 50 km/h sur les voies départementales.

Pour rendre effective cette vitesse, les panneaux ne suffisent pas. Pourtant seulement quelques plateaux traversants dignes de ce nom ont été installés, par exemple dans la rue Jean Jaurès en centre-ville. Mais juste à côté, dans la rue Boucicaut, aucun plateau ne ralentit les automobilistes.

La conséquence : il arrive souvent que le trafic accélère dans cette rue pour passer au feu vert, sans respecter la limite de vitesse de 30 km/h.

Ne parlons même pas du respect de la limite de 20 km/h en vigueur sur la place du Général de Gaule (Zone de Rencontre), qui devrait pourtant être une zone commerciale et sociale très apaisée et attractif.

Sur les départementales la situation est encore plus préoccupante : même l’avenue Jean Moulin tout récemment rénovée ne compte aucun dispositif de ralentissement du type plateau ou chicane, et aucun aménagement cyclable d’un côté (voir article précédent : http://www.nouvellesdefontenay.fr/lamenagement-de-lavenue-jean-moulin-rd63-un-bilan/).

De plus aucun radar pédagogique qui ont montré leur efficacité n’a été installé dans les zones critiques, comme l’avenue Jean Moulin ou l’avenue Lombart.

Il en résulte qu’il y a très peu de circulation de vélos sur ces voies départementales, alors que dans une lettre récente (http://www.nouvellesdefontenay.fr/reponse-du-departement-sur-larticle-que-fait-le-departement-des-hauts-de-seine-pour-la-circulation-des-velos-a-fontenay/ le Conseil Département du 92 indique « traiter » les départementales pour les déplacements à vélo.

Panneaux autorisant les vélos à ne pas marquer le stop au feu rouge

Un décret du ministère des Transports, intégré au code de la route, permettait déjà depuis 2012 aux cyclistes de passer au feu rouge après avoir donné la priorité aux autres usagers bénéficiant du feu vert. L’objectif est d’augmenter la sécurité des cyclistes, qui peuvent ainsi échapper à l’angle mort des voitures (dangereux pour eux) et éviter de démarrer au milieu du flux motorisé. C’est aussi une mesure qui encourage les cyclistes, qui peuvent désormais poursuivre leur élan sur une pente et qui n’ont plus besoin d’attendre derrière les pots d’échappement des voitures.

Une signalétique spéciale a été créée : des triangles avec des flèches jaunes montrant les directions dans lesquelles le cycliste peut poursuivre son chemin au feu rouge.

Cette mesure a été mise en œuvre à Sceaux en 2016 et à Antony en 2017 sans qu’aucun accident n’ait été signalé.

=> Lors des Assises du Sport, le 13 Octobre 2018, Mr Vastel, maire de Fontenay a annoncé que cette mesure sera mise en place à Fontenay. Les panneaux n’ont pas encore été posés.

Des bandes cyclables parfois trop étroites

La largeur d’une bande est de 1.50m. Exceptionnellement elle ne doit pas descendre en dessous du strict minimum de 1m. En présence de stationnement longitudinal, une surlargeur d’environ 50cm est recommandée pour éviter le choc avec une portière qui s’ouvre (zone d’emportiérage).

Des bandes cyclables ont parfois une largeur inférieure à 1 m ou sont placées trop proches du stationnement des voitures.

A l’endroit sur la photo (Antony), une montée où le cycliste roule moins vite que les voitures, les cyclistes sont souvent frôlés par des voitures ou des bus.

=> Une solution aurait été de privilégier la sécurité du nombre croissant de cyclistes en remplaçant une file de stationnement par une piste cyclable.

La discontinuité de pistes et de bandes cyclables

Souvent, le cycliste n’est pas pris au sérieux comme un usager à part entière, mais comme une variable d’ajustement. La photo illustre le problème : le cycliste n’a pas une ligne droite comme les piétons et les voitures, mais est balancé entre le trottoir (souvent entre les piétons) et la chaussée (à proximité immédiate des voitures roulant à 50 km/h).

Une autre illustration en vidéo sur la RD920 : https://twitter.com/marcd33/status/985247476096688129  .Cette configuration n’encourage pas l’utilisation du vélo comme moyen de déplacement.

=> Cette situation peut être évitée en allouant la largeur disponible de façon démocratique entre piétons, cyclistes et automobilistes.

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