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Petite analyse de la population de Fontenay-aux-Roses (6ème document). Structure des ménages et familles. Besoins scolaires.

Monsieur Candide : pour nous limiter à la structure de la population de Fontenay, vous nous avez parlé,

  • En document 1, de l’évolution globale de la population et de sa constance après correction des anomalies constatées sur les recensements anciens antérieurs à 2014.
  • En document 2, de l’évolution économique à la baisse des Fontenaisiens, principalement due au fait de l’augmentation rapide du nombre de logements sociaux (de 3.000 à 4.400) en conséquence des opérations Icade autorisées par la mairie en 2010.

Je vous signale que, sur l’ensemble de ces études, le nombre de lecteurs sur « Les Nouvelles de Fontenay » bat des records absolus, records soulignés par son animateur, avant prise en compte des autres lecteurs (autres sites, envois directs, …).

Pouvez-vous maintenant nous parler plus en détail de la structure de la population de Fontenay par sexe, par âge, par diplôme, si possible par quartier ?

Disons pour l’instant que, par tranche d’âge, la population s’établit comme suit :

(il s’agit des millésimes définis ci-après et « 2012 Red » voulant dire : 2012 Redressé).

Cet ensemble de  tableaux appelle d’abord des remarques sur sa construction :

  • Les chiffres, issus des recensements Insee, ne concernent pas des années mais des millésimes, terme spécifique à l’Insee et représentant la moyenne de 5 années consécutives ;

-Millésime 2012 = 2010+2011+2012+2013+2014,  le total divisé par 5 et portant le nom de l’année centrale.

-Millésime 2017= 2015+2016+2017+2018+2019 /5 (dernier millésime connu)

  • L’Insee donne la population des millésimes 2012 et 2017 par quartier (Iris), par âge … et nous considérons ces données comme fiables sous réserve de corriger deux anomalies que nous avons détectées :

-Ainsi, la population millésime 2012 comprend 7% d’erreurs (voir document « 1 ») et nous avons procédé à un redressement desdits 7% d’où le nom de « 2012 Redressé » (abrégé  en « 2012 Red »).

– Il y a également une anomalie sur le nombre d’hommes : il en manque (voir ci après).

Ces anomalies s’expliquent : rappelons que, à titre d’exemple, en 2008,  le maire recrutait en décembre des agents-recenseurs pour aller sur le terrain en début de 2009, d’où la délibération suivante en  conseil municipal :

Le redressement opéré pour le millésime 2012 amène plusieurs remarques :

  • Le redressement de 7% est calibré pour ramener la population 2012 au niveau de 2019, considérant ainsi que les anomalies constatées ont concerné toutes les segments humains ou géographiques (Iris) de la même manière.
  • Nous considérons ainsi que le volume de population 2012 était erroné mais que la structure sous-jacente par âge, Iris, …. était exacte sous réserve d’une autre anomalie par sexe dont  nous  parlons ci-après.

Allons tout de suite aux conclusions :

  • La population stagne en volume (aspect déjà démontré en document 1) mais
  • La population se transforme très profondément au niveau des structures sociales et les écarts sont tels qu’ils dépassent largement une approximation éventuelle sur le redressement 2012 mentionné ci-dessus (+7%).
  • la période couverte par les 2 millésimes 2012 et 2017, courant de l’année 2010 à l’année 2019, est suffisamment longue pour pouvoir percevoir cette évolution.

Cette évolution inclut, pour causes fondamentales, l’évolution normale de la population mais avec l’impact de la transformation de 1.400 logements privés (Icade, filiale CDC) en logements sociaux (voir documents 2 et 4) et modification correspondante, progressive,  de la typologie des locataires.

Conséquences :

  • Au niveau total de la population stabilité (- 72) sur l’ensemble de la population.

Une analyse du nombre de ménages montre plusieurs évolutions entre 2012 et 2017:

  • Une baisse du nombre de ménages d’une personne -156
  • Une baisse des autres ménages sans enfants -121
  • Une baisse des couples sans enfants -115
  • Une baisse des couples avec enfants -44
  • Une hausse des familles monoparentales +288

Ce tableau appelle de nombreuses remarques :

  • Nous verrons ci-après que cette augmentation du nombre des jeunes ne constitue qu’un phénomène « feu de paille » et que la décroissance de ladite jeunesse est déjà largement entamée.
  • Le nombre d’enfants par famille est constant à 1.40 enfants présents au domicile ce qui confirme qu’il n’y a pas d’arrivée significative de familles avec un nombre d’enfants élevé (voir tableau ci-après) et qu’il existe un contrôle des naissances significatif.
  • L’Insee appelle du nom de « famille » des habitants d’un même appartement avec enfants. Un nombre d’enfants présents au domicile de 1.4 ne signifie pas que les familles n’ont que 1.4 enfants car, à titre d’exemple, une famille dite de « 2 enfants » en a d’abord 1, l’ainé, puis 2 quand le cadet arrive, puis à nouveau 1 quand l’ainé part vivre de ses propres ailes.

1.4 enfants présents signifie que les familles ont eu en moyenne légèrement  moins de 2 enfants. Nous reviendrons sur ce concept dans l’analyse de la population par quartier (Iris), document futur en cours de préparation.

Anomalie du nombre de familles monoparentales :

Partons de la structure de la population :

Dans ces chiffres, le nombre de familles monoparentales telles que vues par l’Insee et les enquêteurs de la ville (1402) est erroné car de nombreuses familles se déclarent faussement monoparentales, sans le père,  alors que celui-ci est réellement présent.

Les 2  tableaux  ci-dessous montre que les recensements totaux, pour les classes d’âge 15 -44 ans,  font état d’un excès de femmes en âge de procréer de 740 personnes (en fait 738) par rapport au nombre d’hommes alors qu’il devrait y avoir grosso-modo égalité (sauf, d’évidence, dans les périodes d’après guerres de 14-18 et 39-45 aujourd’hui révolues).

Il est significatif que, pour les tranches d’âge de 30-44 ans, l’écart diminue légèrement (de -436 à  -302) car, avec le temps, les enfants ayant grandi, les aides maternelles diminuent et le « camouflage » du papa est moins opportun financièrement.

En clair, sur les 1.402 familles monoparentales déclarées sur le millésime 2017, grosso-modo la moitié relève de mères qui font semblant de vivre seules mais Papa est présent.

En ce sens :

  • Le nombre total d’adultes de la population de la ville est minoré de ces 740 papas non déclarés
  • Le nombre de mères célibataires redescend à 700
  • Le nombre d’enfants est juste
  • La population de Fontenay est à majorer de 740 papas pour atteindre quasiment 26.500 personnes.

Monsieur Candide : dans ce cadre, comment  évolue la population scolaire actuelle à Fontenay ?

Selon l’analyse par millésime de l’Insee, la population par classe d’âge des enfants diminue :  la population 2-5 ans avec 316 enfants par année en millésime 2017 est plus nombreuse qu’en millésime 2012 (304) mais moins nombreuse que ses ainés 6-10 ans (344) : dit autrement, la population scolaire en élémentaire va progressivement baisser. Nous allons le confirmer ci-dessous.

L’arrivée en primaire des classes d’âge aujourd’hui en maternelle (316 enfants) venant prendre la place de générations déjà en élémentaire mais qui vont la quitter progressivement (344  enfants par classe d’âge), permet de connaitre une diminution de 30 élèves (28 pour être précis) par classe d’âge (soit progressivement 150 sur le cursus scolaire primaire de 5 ans). Nous allons voir ci-dessous que ce phénomène va  perdurer et  s’accentue déjà dans le cadre de la population actuelle.

Monsieur Candide : combien de nouveaux enfants avec la construction de 2000 nouveaux logements ?

Repartons du tableau vu ci-dessus et notons qu’il indique 1.4 (et 1.38) enfants par famille (et non par logement).

Calculons le nombre d’enfants dans ces nouveaux 2.000 logements :

Nous ne connaissons évidemment pas la typologie des futurs immeubles non encore définis  mais, sur la base de 2.000 logements et du ratio de 2.2 personnes/logement, la population complémentaire s’établit à 4.400 personnes

La  prise en compte des logements vacants ou de logements en résidences secondaires (voir ci-dessous le calcul relatif au parc actuel) conduit à baisser la population nouvelle de 8% et à prévoir environ 4.000 personnes environ.

Nous faisons l’hypothèse que pour les nouveaux logements, il y aura le même pourcentage de familles avec enfants que celui qui existe actuellement sur la ville.

Le nombre d’enfants par classe d’âge issus des 2000 logements à construire va s’établir, à terme, en période de croisière, à environ une soixantaine d’individus :

Monsieur Candide : votre ratio de 1.4 enfants par famille avec enfant varie-t-il selon les milieux, classes populaires, classes plus bourgeoises ou par quartier ?

Non ! Ce ratio varie très peu, entre 1.3 et 1.6 (sauf 1 cas à 1.7) et des quartiers populaires, comme Blagis et Buffets, connaissent 1.5.  Ce ratio, variant ainsi très peu,  est fiable et constant.

Monsieur Candide : Ces 60-61 enfants viendront en plus dans les effectifs scolaires. Quels seront alors les effectifs ?

 Revenons sur le fait que la Ville a connu une variation à la baisse des effectifs d’enfants, variation structurelle et pour longtemps.  Insee, la mairie, l’Education Nationale le confirment :

Approche Insee :

Ces données de l’Insee par millésime s’inscrivent comme suit :

288 enfants/an : la baisse de 30 naissances par an entre les millésimes 2014 (318) et 2019 (288).

 Approche Mairie :

L’analyse par année (et non par millésime) des naissances permet de constater cette diminution et  l’accentuation de la tendance à la baisse : de 317 à 276 naissances par an, la baisse est de 41 élèves :

Approche Education Nationale :

Après avoir vu les chiffres de l’Insee et de la mairie, regardons ceux de l’Education Nationale :

(on notera une erreur, corrigée par nous,  de l’Administration sur l’école privée Saint- Vincent qui connait école maternelle et primaire).

Les classes d’âge constatées en maternelle et en primaire sur l’année scolaire 2019-2020 (dernière année publiée)  s’établissent à 238 (maternelle) et 262 (primaire).

Le maximum connu en 2013, 318 naissances (voir ci-avant), a ainsi connu une baisse très sensible à 240-260 élèves, niveau  qui permet d’intégrer sans aucun mal la soixantaine d’élèves par classe d’âge issus des 2000 nouveaux logements.

En synthèse, la baisse des effectifs actuels libère des places pour les enfants des nouveaux 2000 logements.

Cette situation va encore évoluer vers le bas du fait de plusieurs facteurs dont :

  • Baisse continue de la natalité au niveau national
  • Baisse de la natalité à Fontenay du fait du nombre de mères célibataires qui visent majoritairement à n’avoir généralement qu’un enfant (pour éviter de problèmes économiques) quand une femme en couple vise généralement à en avoir deux.
  • Vieillissement de la population fontenaisienne.
  • Bâti actuel, à Fontenay, non favorable.

En synthèse, construire 2000 logements ne conduit pas à devoir  construire une école ainsi  que cela est proclamé par certains.

A contrario, ces nouveaux 2000 logements  éviteront peut-être la fermeture d’une école !

Il est, par contre,  certain, nous le montrerons, que les besoins évolueront différemment par quartier (Iris) et que le problème de modification de la carte scolaire se posera mais c’est un problème simple qui ne demandera pas d’investissements significatifs.

Monsieur Candide : et les crèches ?

Pour ce qui concerne les crèches, la situation est identique ; avec  les berceaux existants et les berceaux à venir dans des opérations déjà initiées, les bébés des logements existants ou des 2000 à construire trouveront tous un berceau.

De plus, il y a des solutions autres : crèches associatives, crèches privées, nounous familiales, … toutes solutions déjà présentes à Fontenay.

La baisse de la natalité, comme pour les écoles, va faciliter le problème et l’intégration des nouveaux habitants en couches-culottes devrait s’effectuer sans heurts.

Monsieur Candide ; Si je comprends bien, pour ce qui concerne crèches et écoles,  pas de problèmes.

Vous avez tout compris. Nous allons nous arrêter là.

Nous montrerons, dans une prochaine note, que la construction de 2.000 logements et le maintien, malgré ce, du total de population scolaire et en crèches, aura un impact positif sur la ville et l’ancien maire-adjoint aux Finances montrera que cette stratégie permettra d’améliorer très sensiblement les finances de la ville.  C’est même la seule solution !

Amicalement à tous les Fontenaisiens.

Jean-Michel Durand

Ancien Maire-adjoint aux Finances et Logements-Sociaux 2014-2020.


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