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La sociologie de Fontenay aux Roses vue à travers les impôts sur le revenu

Monsieur Candide : Comment voit-on la sociologie de Fontenay à travers les données fiscales ?

L’INSEE, en langage technocratique, nous indique que la médiane du revenu disponible par unité de consommation s’élève à Fontenay à 26.350€ pour 2020 (dernière année documentée).L’unité de consommation permet de comparer le niveau de vie des ménages en prenant en compte le nombre de personnes selon son âge. L’INSEE considère, qu’au sein d’un ménage, le deuxième adulte vaut la moitié du premier, de même que les enfants de plus de 14 ans. Les plus jeunes enfants comptent pour 0,3. On divise ensuite le revenu du ménage par le nombre de « points » obtenus pour obtenir le revenu par unité de consommation.

Cette donnée de 26.350€ à Fontenay doit être comparée avec celle de nos voisins et à l’évolution dans le temps :

Monsieur Candide : Que constatons-nous ? Qu’est-ce qui est important ?

En 2020, en matière de revenu moyen et donc de niveau de vie des habitants, Fontenay se situe en 9ème rang sur les 11 villes de Vallée-Sud-Grand-Paris VSGP, juste devant les deux derniers Chatenay (quasi égal à 26.050€) et Bagneux (20.490€). Fontenay est au 8 éme rang en nombre de ménages imposés.

Nous avons, à plusieurs reprises, indiqué que le niveau de vie des Fontenaisiens baissait depuis plusieurs années ; il continue, aujourd’hui encore, de baisser car l’augmentation mesurée entre 2013 et 2020, 5%, est inférieure à l’inflation constatée sur la même période par l’Insee (5.40%) quand ce même niveau de vie augmente de 10 et 11% à Chatillon et Clamart !

En matière d’évolution sur 7 ans, seules Sceaux et le Plessis connaissent une croissance inférieure du revenu médian mais pour des raisons spécifiques et en partant d’un niveau de revenu bien supérieur.

Monsieur Candide : comment s’explique cette situation ?

Cette baisse du revenu moyen du revenu des Fontenaisiens s’explique par des facteurs déjà mentionnés mais qu’il convient de rappeler :

  • Taux de logements sociaux (dit « taux SRU ») particulièrement élevé à Fontenay 43.62% :

Rappelons que le tiers du taux fontenaisien de 43.62% résulte de l’opération Icade portée par la municipalité aux affaires en 2010 (impact progressif à chaque changement de locataire).

Les autres raisons de la situation économique moyenne des Fontenaisiens s’expliquent comme suit :

  • Maîtrise limitée et insuffisante par la Ville des affectations en logements sociaux (aucun logement social propriété de la Ville, …).
  • Présence de résidences sociales de fait mais non classées en HLM venant en sus du taux SRU de 43%
  • Taux important de familles monoparentales, en croissance : 2009 : 18.2%       2020 :  22.7% (en % du nombre total des familles).

  • Bâti ancien et peu attractif pour des populations disposant de revenus significatifs (sauf maisons). La moitié du parc immobilier fontenaisien a plus de 50 ans et a été construit après-guerre avec les caractéristiques de l’époque (isolation thermique et phonique limitée, absence d’ascenseurs, …).

  • Présence de quatre résidences étudiants, population à faibles revenus

L’impact de ces résidences pour étudiants est important du fait que le « taux de pauvreté » mesuré par l’Insee dans la classe d’âge des moins de 30 ans s’établit, à Fontenay, à 18%, pour une moyenne totale de 11% sur la Ville.

Monsieur Candide : peut-on porter une analyse par décile, en clair, en distinguant les plus riches et les plus pauvres ?

Absolument : l’Insee permet d’analyser le premier décile, les plus pauvres, et le neuvième décile -les plus riches. (Les chiffres pour le 10ème décile, les « top » riches ne sont pas communiqués par l’Insee).

Monsieur Candide : Que constatons nous ?

  • Le Plessis, dont la quasi-totalité des logements sociaux relèvent d’un même bailleur …. a su gérer les affectations de locataires de manière à minorer la présence de locataires à trop faible revenu et … loge ainsi les pauvres les moins pauvres.
  • Fontenay se situe en 8ème rang des résidents les moins riches (1er décile) devant Malakoff et Bagneux (deux villes à approche politique spécifique) et Chatenay qui voit là l’impact de ses 44% de logements sociaux non totalement contrôlés par la Ville.
  • Les 4 villes ayant les taux de logements sociaux les plus élevés (Bagneux, Malakoff, Chatenay, Fontenay) connaissent les populations économiquement les plus faibles en 1er décile ; dit autrement, elles prennent plus de locataires sociaux et les plus en difficulté économique.

Il y a quasiment 5.000€ d’écart de revenu annuel entre les pauvres de Bagneux (10.860e) et ceux du Plessis (15.830e).

Monsieur Candide : quelle est la ville la plus égalitaire ?

Le Plessis-Robinson : la Ville connait un premier décile (les plus pauvres) avec des revenus plus élevés qu’ailleurs dans les 11 villes de VSGP et les « top » riches n’habitent pas dans cette ville.

Le coefficient de Gini qui mesure le rapport entre le décile le plus pauvre et le plus riche est significatif (plus le ratio est faible plus il y a égalitarisme) :

Le Plessis avec des pauvres non pauvres et des riches moins riches … est la ville la plus égalitaire.

Monsieur candide : Quelles conséquences pour Fontenay ?

On pourrait inviter les gens qui parlent d’urbanisme à Fontenay à prendre en compte tous les paramètres en compte, y compris les paramètres sociaux recensés ici.

  • Le taux de logements sociaux à Fontenay est stabilisé et ne baisse pas: il augmente même de 43.19 à 43.62% en 5 ans :

  • La population de Fontenay baisse :

Cette stagnation (au mieux) de la population et la baisse du niveau économique moyen des Fontenaisiens telles que montrées ci-avant au niveau fiscal et en % de logements sociaux, expliquent le nombre de locaux commerciaux fontenaisiens longs à louer ou restant vides.

L’affirmation d’une « densification pour les riches » telle qu’affirmée par certains parait totalement à documenter car une telle évolution n’apparait absolument pas dans les chiffres actuels. Ne pas confondre « sentiment de… » et certitude !     Outre … la (presque) mauvaise foi !

Prospective : La vraie question est d’essayer de prévoir l’évolution socio-économique de la Ville à 10 ans, compte tenu

  • (1) d’un appauvrissement continuel des 4.400 logements sociaux
  • (2) que ne compense pas totalement le maintien socio-économique du parc privé actuel,
  • (3) de l’arrivée prévisible de résidents d’environ 2.000 logements neufs remplaçant, pour partie, le parc existant et
  • (4) d’un taux de non-occupation significatif (quasiment 5% du parc total soit 7 à 8% du parc privé).

Nous écrirons sur ce sujet de l’évolution à terme de la Ville sous les angles quantitatifs etsocio-économiques.

Amicalement à tous.

Jean-Michel Durand

Ancien maire-adjoint aux Finances et Logements Sociaux 2014-2020

Jean-michel.durand50@orange.fr

 P.S. merci pour les commentaires reçus ou à recevoir … surtout pour ceux qui sont documentés plus par des données chiffrées que par des « ressentis » ….

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