Cet évènement a été révélé par Le Parisien du 11 Juin 2022.
10 locataires d’un immeuble HLM situé au numéro 100 de l’avenue Gabriel-Péri de Fontenay-aux-Roses, soutiennent que leur immeuble est hanté. Ils ont écrit à la mairie le 16 Mai 2022, pour demander un relogement d’urgence.
C’est une barre HLM comme on en compte des millions en France, typique des logements construits au début des années 1960. A priori, pas un lieu de prédilection des fantômes. Pourtant, si l’on en croit certains de ses locataires, cette cité située au cœur des Blagis, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), est le théâtre de phénomènes paranormaux dignes des plus incroyables légendes qui peuvent entourer de vieilles bâtisses abandonnées, marquées de drames ou chargées de siècles d’histoire.
Ici, pas de planchers qui craquent, de greniers cachés ou de sous-sol mystérieux. Rien qu’une petite cage d’escalier blanche et grillagée, d’où se répand l’étrange, d’étage en étage. Du 1er au 5e, des locataires disent percevoir « une présence », être témoins de « choses », se sentir « malades », et ce depuis des années. Ils entendent des meubles tirés au sol, des pas, des coups portés dans les murs, ressentent des chatouilles. Ils voient des ombres, des personnes au visage flou, une lumière allumée dans un logement inhabité, des ampoules grillées trop souvent, des bibelots bougés…
Ces phénomènes sont si troublants que certains habitants veulent fuir. Un courrier des plus étonnants, daté du 23 mai et signé de dix locataires attestant que « leur immeuble est hanté », est arrivé dans la boîte aux lettres du service logement de la ville. « Tous les locataires concernés par cet incident pourront justifier de ce qu’ils ont vu, à savoir des fantômes apparaître dans nos appartements et dans l’immeuble. Suite à cela, presque toutes les familles sont malades et touchées avec leurs enfants », écrivent-ils, demandant leur « relogement en urgence ».
Une voisine de l’immeuble dit : » il ne s’agit certainement pas d’une blague ou d’un moyen détourné pour pouvoir déménager. Oui, c’est vrai, des gens voient des choses, ici. C’est depuis la mort d’un locataire dans un des appartements, lance sans détour un homme sortant de l’immeuble. C’est selon la croyance de chacun, certains vont parler de fantômes, d’autres de djinns (des créatures surnaturelles dans l’islam). Ça n’a rien d’étonnant. Par rapport à ma croyance, je sais qu’il peut se passer des choses. Je suis musulman, nous, on croit à la sorcellerie. »
Dans le bâtiment, rien d’anormal ne saute aux yeux, si ce n’est la modestie des habitants. Car le quartier des Blagis cumule dysfonctionnements et fragilités sociales : enclavement, absence de commerces, taux de chômage élevé, revenu médian équivalent à la moitié de celui du reste de la ville… L’ensemble de 800 logements sociaux sera démoli et reconstruit d’ici à 2030.
Entre hésitation et gêne, les langues se délient en une sorte de catharsis collective, comme un rempart à la détresse individuelle. « On avait peur qu’on nous prenne pour des fous, on a même mis du temps à en parler entre nous, puis on s’est rendu compte que l’on voyait presque tous des choses, relate Souad, une des résidentes qui a rédigé l’attestation envoyée à la municipalité. Je peux être folle, tu peux être folle, dit-elle en désignant une de ses voisines, mais tout l’immeuble ne peut pas être fou. »
La mort d’un locataire, en avril 2019, un dénommé Gilles, 72 ans, semble avoir cristallisé le phénomène. Selon les résidents, qui décrivent un homme mystique, parlant de son « lui astral » et faisant des démonstrations de magnétisme, lui aussi voyait des fantômes.
« Après sa mort, je continuais à entendre tous les soirs la chaise qu’il tirait au moment de passer à table », poursuit Souad, qui vit sous l’appartement du défunt, inoccupé depuis son décès. « Moi, je continue à entendre sa musique à travers un tuyau, comme quand il était vivant », ajoute Safia, installée avec sa famille au-dessus de l’appartement de l’homme décédé.
Réactions du bailleur social, Hauts de Seine Habitat
Le bailleur social a annoncé qu’il traiterait « rapidement leur demande de mutation » : « Quelle que soit la matérialité des faits, j’ai compris qu’il y a un mal-vivre qui s’exprime de la part de ces habitants. La situation est collective. J’ai demandé à mon chargé de relogement sur place de prendre en compte cette cage d’escalier de manière prioritaire, nous allons faire un effort particulier en traitant leur demande de façon diligente », indique Damien Vanoverschelde, directeur général de Hauts-de-Seine Habitat.
Réactions des habitants sur place
En attendant leur déménagement et après avoir accepté quelques rares interviews puis un passage dans l’émission « TPMP » de Cyril Hanouna, les locataires ont décidé de ne plus répondre à personne.
Ce dimanche après-midi, le calme régnait pourtant dans l’immeuble. Les sonnettes restant en suspens. Un habitant répond à l’interphone mais il rétorque aussitôt : « C’est impossible, désolé. » « On ne fait plus de commentaires »,
Une réhabilitation du quartier est prévue jusqu’en 2030
Les 833 logements sociaux seront démolis et reconstruits. Les procédures de relogement ont déjà démarré dans une partie des bâtiments qui composent la cité mais le « 100 » devait faire partie des derniers, d’ici trois ou quatre ans seulement. Beaucoup trop, selon les résidents, tant la situation est devenue « invivable ».
« Tout ce que l’on voulait, c’est quitter rapidement cet endroit qui rend tout le monde malade. On a pu lire des commentaires vraiment horribles sur nous, des gens qui pensent qu’on raconte ça parce qu’on veut être relogés mais de toute façon on devait être relogés ! »
Les locataires ont eu la confirmation qu’ils seraient accueillis par le maire mi-juillet. « Mais on sera presque tous en vacances », regrette Abdellah, qui semble vraiment à bout de nerfs. « On est tous fatigués, on ne dort plus, on a tous peur ; les enfants en parlent à l’école, on ne peut pas vivre comme ça », poursuit-il.
« Je prends la situation au sérieux car il y a tout de même dix personnes qui ont signé ce courrier et il y a déjà une dame qui a déménagé à cause de ça, réaffirme le Mare, Laurent Vastel. Nous allons voir ce qui est possible de faire dans un premier temps, peut-être essayer de vider le logement inoccupé qui semble poser problème. »
Sources : Le Parisien du 11 Juin 2022 : «Des fantômes apparaissent dans nos appartements» : à Fontenay-aux-Roses, des locataires demandent à être relogés
Le Parisien du 26 Juin 2022 : Fontenay-aux-Roses : les habitants de l’immeuble «hanté» seront relogés en priorité, selon le bailleur
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