Notre commune de Fontenay-aux-Roses est donc en grande difficulté face à l’envolée des prix de l’énergie. En 2021, elle dépensait 335 000€ en électricité, 350 000€ en gaz et 53 000€ en carburants. La voilà confrontée en 2022 à une multiplication des prix de l’électricité par 2 et ceux du gaz par 5…
Ces difficultés liées aux hausses des prix de l’énergie étaient pourtant prévisibles. Notre dépendance à des énergies fossiles qui s’épuisent ne date pas d’hier. Et nous avons déjà connu bien des chocs énergétiques dans le passé : les chocs pétroliers de 1973 et 1979, la guerre du Golfe en 1991, l’envolée du baril du pétrole à 140$ en 2008. Et maintenant la guerre en Ukraine qui fait s’envoler les prix de l’énergie.
Aucune anticipation sérieuse n’a eu lieu ces dernières années à Fontenay. Pour ne pas être pris à la gorge, il aurait fallu anticiper depuis longtemps. L’équipe municipale de M. Vastel n’a pas vu ces difficultés venir. Je me souviens d’une réunion publique organisée par l’association CIVIFAR, il y a environ 5 ans : à une proposition d’un plan de rénovation énergétique des bâtiments municipaux, l’ancien maire-adjoint aux finances Jean-Michel Durand semblait minimiser le poids des dépenses d’énergie dans le budget de la ville et mettait en doute l’intérêt d’un plan de rénovation…
Il n’y a donc jamais eu de rénovation énergétique sérieuse de nos bâtiments communaux. La majorité municipale multiplie les communications de greenwashing. Le maire écrit sans rire dans le Fontenay Mag que « cette situation confirme la pertinence du plan de sobriété énergétique débuté depuis plusieurs années » : un plan qui n’existe pas ! Il parle de 700 fenêtres changées ces dernières années, mais on sait qu’une rénovation thermique sérieuse doit refaire toute l’enveloppe d’un bâtiment pour être efficace : toiture, plancher, murs, ponts thermiques, etc. Seule l’école Scarron va prochainement faire l’objet d’une vraie rénovation énergétique profonde : elle sera terminée fin 2023… les autres bâtiments restant très anciens et énergivores.
Pire, le maire prend des décisions à contre-temps. Il a dépensé près de 2 millions d’euros dans une place de l’Eglise qui n’était pas en mauvais état. Il achète des places de parking souterrains pour 1 million d’euros et s’oppose à toute piste cyclable. Il construit un nouveau gymnase mal isolé au Panorama en 2019, pour annoncer en 2021 son démontage et remontage 100m plus loin d’ici 2025. Il engage la ville dans un projet inutile de cantine scolaire géante pour servir aussi les villes de Sceaux, Montrouge et Bourg-la-Reine.
Résultats : la ville est contrainte de prendre des décisions en catastrophe et dans la panique. Une possible hausse de la taxe foncière de 19% est évoquée pour 2023. Les infrastructures sportives ont été fermées pendant les vacances scolaires pour réduire la consommation de chauffage. Certains parents d’élèves rapportent que le chauffage des écoles serait bien en-dessous de la température recommandée de 19°C. Les tarifs des services municipaux augmentent fortement en 2023. Une « contribution énergie » de 10€/heure est maintenant demandée pour chaque location de salle municipale. Etc.
On a perdu beaucoup de temps mais il est encore temps de changer d’orientation. Toutes les dépenses d’investissement de la ville devraient viser la réduction de la consommation d’énergie et des émissions de CO2. La rénovation énergétique des bâtiments municipaux est évaluée à 30 millions d’euros : une somme conséquente qui doit engager la commune sur plusieurs années. La piétonisation progressive du centre-ville doit être engagée dès maintenant. Les pistes cyclables attendues par ceux qui hésitent à se déplacer à vélo doivent être planifiées. Le parc automobile de la commune doit être réduit et réservé aux services techniques en ayant réellement besoin.
Certes, la crise énergétique est mondiale et dépasse Fontenay. Mais par son incapacité à comprendre les enjeux énergétiques et à anticiper les difficultés, l’équipe municipale de M. Vastel a échoué. Notre ville se retrouve bien démunie pour se sortir de cette crise et ce sont ses habitants qui en paient les pots cassés.
Maxime MESSIER, conseiller municipal
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