Le changement climatique, la transition écologique ou énergétique sont des expressions que l’on entend de plus en plus souvent. S’agit-il d’une préoccupation nouvelle qui s’inscrit dans une histoire de modes successives qui passent ou s’agit-il d’autre chose ? Le résultat des élections européennes est-il l’expression d’un engouement passager et surfer sur la vague verte sera-t-il suffisant pour répondre aux attentes des Fontenaisiens ?
Ceux qui me connaissent savent que je suis habitée par ces sujets qui sont maintenant le cœur de ma vie professionnelle et ils me questionnent. J’ai eu envie de partager quelques réflexions ici.
Image by Allan Lau from Pixabay
Il est difficile aujourd’hui de ne pas savoir que l’espèce humaine est à l’origine de dégâts très importants portés à cette planète terre qui nous accueille. Petit à petit nous prenons conscience que cela nous met en danger. Peut-être pas un danger immédiat sous nos latitudes mais des épisodes météorologiques et des rapports scientifiques nous rappellent régulièrement que nous ne serons pas épargnés.
Cette prise de conscience est douloureuse parce qu’elle ne nous donne pas les clés de la ou des solutions qui devraient être mises en œuvre pour résoudre les problèmes soulevés et tranquilliser notre esprit. Pire, si on s’informe, on trouve vite des arguments qui démontrent que telle ou telle solution ne suffira pas, voire ne sert à rien ou aggrave la situation.
Dans tous les cercles, famille, amis, voisins, collègues… c’est une inquiétude que je perçois et un sentiment d’impuissance. La tentation est grande de nous éloigner de ces informations alarmantes et de devenir des « à-quoi-bonistes ». Le vote écologiste aux élections européennes est pour moi l’expression de cette inquiétude qui traverse notre société et l’espoir que des hommes et des femmes, élu.e.s, soient en mesure de penser la transition que nous devons mener, qu’ils démontrent qu’il est possible d’agir, que nous ne sommes pas totalement impuissants.
Il faut en effet sortir d’un système qui dégrade notre environnement, l’eau, l’air, les sols, les océans… avec du CO2, des particules plus ou moins fines, des plastiques, etc. et toutes les conséquences qui en découlent, dignes de la pire des dystopies si on ne fait rien. Il y a urgence à nous mettre en chemin pour sortir du bourbier dans lequel nous sommes. Faire évoluer notre quotidien, notre façon de consommer, de nous déplacer, etc. et transformer notre ville pour qu’en 2050 nous puissions y vivre bien. Ça ne suffira pas bien sûr mais nous ne pouvons pas nous soustraire à la nécessité de transformer ce qui est à notre échelle.
Pour cela, nous devons penser la transition. Comment impulser un changement de trajectoire du mode de développement à l’échelle d’une ville ou d’un territoire ? Comment tenir la distance alors que le voyage promet d’être long ? Nous avons pour nous y aider des enseignements tirés de l’expérience de quelques villes pilotes. Le premier qui a retenu mon attention est que les réponses territorialisées sont diverses mais que les trajectoires présentent des points communs. L’un d’entre eux est la coopération entre acteurs : « La coopération est devenue une réalité au quotidien dans les actions construites et pilotées en mode projet. (…) L’engagement des habitants doit aller au-delà de la participation, il doit relever de la coopération. » [1]
Le second point commun qui a retenu mon attention est le changement de regard qui a été opéré : « Le développement durable crée une prise de conscience des relations qui existent entre les dimensions économique, sociale, environnementale et l’enjeu démocratique. Au quotidien, se développe chez les acteurs engagés un élargissement du regard porté sur chaque sujet, chaque initiative, qui permet d’agir en tissant des liens entre des dimensions auparavant non reliées. »
Les prochaines élections municipales vont décider de notre capacité à entamer ces transformations au niveau de notre ville. Ces élections seront aussi celles de Vallée Sud Grand Paris qui a des compétences centrales dans cette affaire.
Les hommes et les femmes qui se préparent pour ces élections ont-ils pris conscience du danger et des enjeux que nous devons relever, ont-ils compris la nécessité de remettre en cause ce qui a été fait jusqu’ici et qui nous mène dans le mur, sur le fond et dans la méthode ?
Les politiques ne sont pas les seuls à devoir s’impliquer, tous les citoyens sont concernés et nous devrions être nombreux à participer aux débats qui ont commencé et qui devront se multiplier dans les mois à venir. Il y a tant de questions à mettre en débat et tant à faire.
Dominique Dupuis
[1] Source : Atelier « Villes pairs et territoires pilotes de la transition » Le référentiel issu de l’atelier – Version Mars 2019
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