C’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je lis les Nouvelles de Fontenay et j’ai pris connaissance de l’article de Monsieur Durand intitulé « petite analyse sociologique des besoins de reconstruction des Blagis ».
Waouh, quelle érudition et quelle verve ! mais après tout rien d’exceptionnel, c’est le « job » qui veut ça !
En ce qui me concerne, je n’ai pas la même prétention, je ne suis qu’une simple riveraine de l’îlot des Potiers, fontenaisienne depuis plus de 40 ans, et certains sous-entendus malsains de cet article, m’interpellent, laissant à penser qu’à cause des riverains « bien logés », dixit Monsieur Durand, on empêche des «gens d’origine beaucoup plus modeste» dixit Monsieur Durand, de se loger!
Outre le fait assez honteux de « monter » les habitants d’un quartier les uns contre les autres, ces allégations ne sont pas exactes.
Revenons un peu à la réalité :
Il est évident que la cité des Blagis doit être rénovée, ses locataires payent des loyers et sont en droit d’attendre un logement décent et correctement entretenu.
Il est d’autre part évident que le propriétaire d’un terrain, quel qu’il soit, soit en mesure de pouvoir construire sur celui-ci.
Ces faits n’ont jamais été contestés, ni davantage la construction de logements sociaux de l’îlot des Potiers, soyons clairs !
Notre souci reste l’intégration au mieux de ce projet de construction dans cette petite rue pavillonnaire pour le bien être de TOUS et je dis bien de TOUS.
Monsieur le Maire nous a reçu 2 fois …
1ère entrevue : présentation générale du projet de l’îlot des Potiers et avec photo d’une publicité d’un ensemble immobilier haut de gamme verdoyant (ce projet préservait au mieux les arbres de l’îlot ainsi que les 4 peupliers du square adjacent)
2ème entrevue : la mairie nous présente les projets d’architectes qu’elle a retenus…
Notons bien qu’à cet instant « T », beaucoup de points structurants sont imprécis, voire complètement occultés, notamment :
- emplacement du nouvel espace boisé classé (EBC) ?
- création d’une sente ?
- arbres impactés ?
- surplomb des balcons sur le square entraînant l’abattage de 4 peupliers situés sur ce terrain voisin à la construction, etc.
… autant de questions restées sans réponses à l’époque !
Nous vivons au quotidien notre quartier, et dans un esprit de concertation et d’harmonisation, nous avions proposé de positionner l’EBC le long de la rue des Potiers pour maintenir les 4 arbres préexistants (stabilisation des sols argileux) plantés en limite depuis plus de 15 ans, de sorte que le projet soit en retrait de 4 mètres environ de la rue, comme toutes les autres constructions de cette rue, tout en préservant aussi les quelques places de stationnement bien utiles.
Demande restée vaine ! En effet, le projet occupe la totalité du terrain avec une emprise sur plusieurs mètres de la moitié du trottoir et débord des balcons sur le square !
Au final, le permis de construire est donc radicalement différent des esquisses initiales :
- utilisation de la totalité des surfaces disponibles pour une densification maximale,
- augmentation du nombre d’étages et suppression du recul périphérique de 4 mètres initialement présenté, etc.
- abattage de la totalité des arbres et suppression de toute végétation de l’îlot, ainsi que des 4 peupliers du square voisin,
Et pourtant, dans la présentation du 23 mai 2018 du projet des Paradis, la végétation et la préservation des arbres était largement vantée «création d’un mail arboré (préservation du bois de platane) et convivial », ainsi on indiquait à l’auditoire qu’il est tout à fait possible de préserver un maximum d’arbres existants, patrimoine végétal de la ville. Tout architecte, de nos jours, sait parfaitement le faire, encore faut il que son donneur d’ordre en ait la volonté ce qui apparemment n’a pas été le cas pour l’îlot des Potiers.
Naïvement je me pose une question : si le square avait été un terrain privé, la commune aurait-elle accordé au voisin un permis de construire permettant le surplomb de la propriété et impliquant l’abattage des arbres à cet endroit ? Je me permettrais d’avoir quelques doutes !
Naïvement encore, je pensais qu’une concertation (dont Monsieur le Maire vante l’effectivité) avait pour but de satisfaire TOUTES les parties prenantes !
Non seulement il n’en est rien pour les « gens bien logés » mais ce n’est guère mieux pour les « mal logés » que l’on compte entasser dans des habitations très denses.
Oui, Monsieur Durand, ne vous en déplaise, il m’apparaît évident que ce projet vise à bétonner un maximum, parsemé d’arbustes ici et là (joli pour la photo) mais vous ne pouvez le nier, les futurs habitants seront entassés avec pour la majorité d’entre eux d’importants vis à vis (plus facile pour se passer le sel d’une fenêtre à l’autre !) Eh oui ! on pourra trouver des vis à vis de 5 à 8 mètres seulement entre des bâtiments hauts de 9 à 15 mètres !
C’est donc bien la densification… qui prime et non le bien être de ces futurs arrivants et de leurs voisins avec pour conséquence un environnement dégradé définitivement pour TOUS ! (verdure, ensoleillement, vis à vis, stationnement, trottoirs, …).
Ce quartier a toujours respecté ses habitants et vécu en parfaite harmonie ensemble, pour preuve notre demande auprès de l’OPHLM de ravaler, d’embellir l’ancien bâtiment ainsi que le coin poubelles où quelques rats s’étaient installés…
Alors je demande à ce que cessent les insinuations insultantes et infondées, c’est indigne me semble t-il. Le but recherché devrait être plutôt d’apaiser et de concilier.
Un dernier mot pour terminer …
J’étais présente le jour de l’abattage des 4 peupliers, aux abords du square.
J’ai assisté à l’arrivée pour le moins excédée de Monsieur le Maire revêtu de son écharpe tricolore…
A 4 reprises j’ai tenté de m’adresser à lui…
A 4 reprises il s’est détourné, aucun mot ni regard en face, balayant d’un revers de la main toute tentative de ma part de parler calmement, se retranchant derrière son unique leitmotiv : « j’ai décidé, j’en prends toute la responsabilité… vous allez voir quand on va dire aux habitants des Paradis que les travaux prennent du retard à cause de vous ! » dixit Monsieur le Maire.
La déclaration préalable pour l’abattage des peupliers indique un projet de réaménagement et d’agrandissement du square, mais, en aucun cas, le besoin de construction de l’îlot voisin. En effet, le classement du square en EBC interdit d’abattre ses arbres pour toute construction : les peupliers étaient protégés du fait de la loi. Ainsi l’architecte aurait du prendre en compte cette contrainte légale pour son projet et il n’y aurait pas eu de problème au square. Les riverains ne sont pour rien dans ces choix malencontreux …
Je vous rassure Monsieur Durand, depuis la mise à terre des peupliers le 30 mars et l’annexion par le chantier de la surface ainsi dégagée, plus rien ne semble presser ! Le chantier a été à l’arrêt total près de 3 semaines. Cela ne pouvait-il donc pas attendre 3 jours pour connaître en toute légalité la décision du référé suspension ?
J’en déduis donc que rien, ni personne ne doit s’opposer aux décisions de la mairie, que les pseudos concertations restent stériles, alors que notre souhait était, et reste toujours, d’harmoniser le mieux vivre ensemble.
A l’inverse du maire, et pour être totalement transparente, je tiens à préciser que ce même jour j’ai pu échanger avec Monsieur Houcini, que je ne connaissais absolument pas.
Bien sûr, il est élu de la majorité municipale, mais très poliment, calmement et surtout très longuement il m’a écouté lui exposer les faits que je viens de relater ici, et j’ose espérer qu’il a peut-être découvert un autre discours que celui distillé par la mairie… en tout cas je l’en remercie !
Pour finir, Monsieur Durand, je dirai que certaines affirmations de votre article sont extrêmement blessantes pour la simple habitante que je suis :
« Hypocrisie et Intérêt personnel !»
« protéger 4 arbres ou développer la capacité de relogement… »
« dichotomie entre : des gens bien logés… »
« pour ces « bobos » … n’ont aucune importance !»
« les 4 arbres abattus ne constituent pas l’ensemble du problème… »
dixit Monsieur Durand.
Vous avez été un homme politique élu même s’il est vrai que vous n’êtes plus adjoint aujourd’hui, à ce titre on pourrait s’attendre à un minimum d’écoute, du respect, de la politesse, de la mesure, de l’égalité, de la justice et à la considération de tout un chacun.
On en est loin, vraiment très loin !
Parce qu’au final, votre « combien d’arbres hier, combien en fin de travaux ? » dixit Monsieur Durand reste ironique et méprisant ! on se bat pour un tout, pour tous, et vous le savez bien !
Yveline EVRARD
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