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Quand les ondes de la démocratie locale se brouillent !

Une réalité et un problème posé

 La simple recherche sur la thématique « contestation antenne relais » produit de l’ordre de 100 000 entrées dans un célèbre moteur de recherche. On va principalement trouver dans ces nombreuses références :  des articles de presse décrivant partout en France l’hostilité des riverains confrontés à ces installations, des cabinets d’avocats spécialistes du sujet, des collectifs / associations de riverains opposés à se voir imposer ce type d’infrastructure à proximité de leur résidence.

Fontenay-aux-Roses n’échappe pas à ce que l’on rencontre partout ailleurs sur le territoire national aussi bien en milieu urbain que rural. Par le passé, notre ville s’est déjà illustrée en la matière sur ce sujet, avec à l’époque (en 2016) l’équipe municipale solidaire de ses habitants, des articles de presse le rappellent. Ce sujet se pose à nouveau aux habitants de Fontenay-aux-Roses confrontés à un projet d’installation d’une infrastructure d’antennes relais sur le parking des terrains de tennis de l’avenue du Général Leclerc.

A l’instar de la presse nationale qui souvent traite les sujets suivant une approche partisane, les différents blogs relatant l’actualité de Fontenay-aux-Roses ont également eu un traitement spécifique du sujet. On peut y retrouver en vrac : de l’information concrète et factuelle, des passes d’armes entre acteurs politiques locaux, parfois de la condescendance et du dénigrement à l’endroit des fontenaisiens qui sont opposés à ce projet.

La pétition électronique initiée par un collectif spontané de riverains totalement apolitique (au sens non partisan) raillée au prétexte qu’elle n’est pas exclusivement signée par des habitants de Fontenay-aux-Roses est doublée d’une version papier déjà signée exclusivement par plusieurs centaines de fontenaisiens. Ces fontenaisiens ayant signé au travers de l’un ou l’autre des supports sont tout simplement des habitant attachés à la préservation de leur cadre de vie. L’existence et le succès de cette pétition à elle seule atteste du problème posé à nombre de fontenaisiens par cette installation de taille démesurée que l’on ne rencontre pas de manière habituelle en milieu urbain.

De toute évidence, penser que les infrastructures d’antennes relais ne posent pas de problème aux citoyens est faire montre d’une grande méconnaissance ou bien d’une mauvaise foi caractérisée.

Les problèmes posés par les infrastructures d’antennes relais sont toujours de même nature. Les habitants vivant à proximité de ces tours métalliques sont particulièrement inquiets pour leur cadre de vie notamment d’un point de vue sanitaire et paysager ainsi que pour l’atteinte portée à leur patrimoine immobilier.

Il est incontestable qu’une installation monotube de près 30 mètres de hauteur et d’1,40 mètre de diamètre à flanc de coteau d’un talus surplombant de plus de 15 mètres le secteur de la rue de Bellevue est particulièrement disgracieuse et va porter atteinte au cadre paysager du coteau du Panorama de Fontenay-aux-Roses. Le regard ne peut que converger vers ce point focal situé en premier plan.

La démocratie participative locale comme solution ? 

Ce qui est acquis, c’est qu’en l’état le projet proposé est et sera contesté par nombre de fontenaisiens.

Au regard du problème posé et afin d’éviter un vif antagonisme, il est important qu’une municipalité en relation avec les opérateurs et les habitants travaillent ensemble afin de trouver une réponse intelligente, équilibrée et acceptable de tous.

Pour ne pas se mettre dans une position inconfortable, il est essentiel de fournir en amont l’ensemble des éléments d’un tel dossier, d’organiser des échanges visant à parfaitement expliquer le projet et ses motivations, de collecter l’avis de tous et d’élaborer une solution raisonnable afin d’éviter de laisser la place à des zones d’ombres et de doutes.

Pour être efficace et sereine, une telle démarche doit être parfaitement éclairée sans aucune omission. Beaucoup d’imprécisions, d’inexactitudes et parfois de fausses informations sont véhiculées.

A titre d’exemple et en premier lieu, on parle d’une antenne relais ce qui est inexact il s’agit d’un pylône d’antennes relais qui est une infrastructure de très grande taille d’hébergement de nombreuses antennes relais, 9 antennes panneaux pour commencer dans les technologies 3G,4G et 5G émettant sous différentes fréquences et sous différents angles d’inclinaison.  Cette infrastructure a vocation à héberger de nombreuses antennes et à diffuser tous azimuts vraisemblablement bien au-delà de Fontenay aux Roses, la question qui est posée est de savoir pourquoi devoir faire supporter la nuisance d’une telle infrastructure à l’unique quartier de Bellevue de Fontenay-aux-Roses ? Une telle infrastructure est-elle nécessaire à l’usage exclusif des habitants de Fontenay-aux-Roses ?

Un second exemple concerne l’utilisation abusive du terme « zone blanche ». Selon la définition de l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) une zone blanche est une zone qui n’est couverte par aucun opérateur. Il est de fait inexact d’invoquer cette notion de zone blanche lorsque l’on parle du coteau de Fontenay-aux-Roses, les zones blanches se trouvent en milieu rural. Les zones grises correspondent à l’existence d’un unique opérateur mobile, ce qui n’est pas non plus le cas de Fontenay-aux-Roses, au moins deux opérateurs si ce n’est trois offrent une couverture totalement satisfaisante sur le secteur du coteau.

La justification d’un tel projet n’est donc pas celle qui est présentée d’une zone blanche (au moins deux si ce n’est trois des quatre opérateurs offrent une couverture satisfaisante) mais celle de permettre à un opérateur particulier d’offrir un meilleur niveau de service à ses clients. La question posée à la collectivité devient alors à quel prix doit-on permettre à un opérateur privé de devenir plus performant ? Peut-on opposer un principe général (droit à un accès mobile) à l’intérêt commercial particulier d’un unique opérateur ? Il existe une solution simple et sans impact pour autrui c’est tout simplement de choisir un autre opérateur offrant d’ores et déjà une couverture satisfaisante sur le secteur.

Il ne s’agissait là que de deux exemples simples, il existe d’autres points qui justifieraient également clarification et questionnement.

Bien qu’elle puisse changer d’opérateur, il n’est pas question de priver « la dame de la rue Boris Vildé » souvent citée en exemple, d’accès à son opérateur favori ; mais il n’est pas non plus question de faire subir une agression disproportionnée du cadre de vie aux habitants à proximité des tennis ni de détériorer le patrimoine de la commune. Trouver un emplacement suffisamment éloigné de toute habitation pour une infrastructure de cette envergure ou bien une solution alternative à base d’équipements plus modestes sont certainement des pistes à creuser.

En espérant que ces quelques éléments permettront d’apporter un éclairage utile et inciteront à la réflexion.

Eric Aubert, Habitant du quartier des tennis depuis 30 ans.

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