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Le changement climatique la transition énergétique et notre mode de vie. Partie 1 : L’énergie, le sang de l’économie

Préambule

Je vais vous parler d’énergie. Surtout d’énergie carbonée car elle est à l’origine du changement climatique qu’il faut combattre. On voit bien que c’est difficile car on n’a pas assez conscience de ce que veut dire, plus de pétrole, plus de charbon, plus de gaz. Je prévois une petite chronique de 5 articles: 1) L’énergie, sang de l’économie, 2) le pic pétrolier, 3) la transition énergétique et le chauffage de nos logements, 4) la transition énergétique et nos voitures, 5) Les éoliennes et nos factures d’électricité. Et peut-être une suite.

Notre mode de vie va-t-il changer ?

En 1992 Georges Bush déclarait : « le mode de vie des américains n’est pas négociable ». C’était à Rio juste avant la Conférence des Nations Unies sur le développement durable aussi appelé Sommet de la Terre. G. Bush avait bien compris que la protection du climat exigerait certains renoncements de la part des pays riches, USA en tête. Il ne pouvait pas l’accepter.

Aujourd’hui en 2021 le changement climatique continue de s’aggraver. Pour limiter cette aggravation de nombreux pays ont pris des mesures. Parmi ces mesures il y a la transition énergétique : remplacer nos énergies carbonées par des énergies non carbonées. Je crois qu’on mesure mal l’ampleur titanesque du chantier et de ses conséquences !

Faut-il redouter que la protection du climat impose une baisse de notre niveau de vie ?

C’est une question taboue qu’on préfère ne pas se poser. Même les 150 citoyens de la Convention Climat ne me semblent pas aller assez loin dans leurs propositions. On veut bien croire les experts du GIEC lorsqu’ils disent que le climat se réchauffe. On accepte l’idée d’une transition énergétique, voire écologique, mais on pense qu’elle n’aura pas de conséquences significatives sur notre vie quotidienne. Ce sera business as usual… La technologie trouvera des solutions à tout, hydrogène, éoliennes, agriculture bio, etc. Le mythe de la croissance éternelle et du développement durable a la vie dure.

Seuls les scientifiques s’interrogent, c’est leur métier. Ils constatent la réalité du changement climatique, et prévoient une raréfaction inéluctable, pas très lointaine des ressources naturelles fossiles que nous exploitons. Ils nous rappellent que nous vivons dans un monde fini. Mais leur message n’est guère relayé ni dans les grands journaux main stream ni par les gouvernants.

Pourquoi l’énergie est une ressource vitale pour nos économies modernes

Je recommande la lecture des bandes dessinées de StuartMcMillen d’accès libre sur Internet. Ce dessinateur se sert de la BD pour traiter des sujets de société incluant la science, l’écologie, l’économie et d’autres. Sa BD Esclaves énergétiques illustre parfaitement l’addiction à l’énergie de nos sociétés. Faites la lire par vos enfants !

Bon nombre d’économistes soutiennent que l’économie repose sur deux ressources, capital et travail. Ce modèle ne respecte pas les lois de la physique. Capital et travail ne suffisent pas.

Pour un physicien, une économie moderne est une gigantesque machine qui transforme des ressources naturelles, en des choses qu’on appelle des biens, et d’autres, des déchets qui retournent dans l’environnement.

L’énergie est une ressource naturelle qui intervient partout dans nos économies, fabrication, transport, vente. On ne peut pas créer d’énergie, qu’elle soit fossile (déjà stockée) ou renouvelable (issue du soleil). C’est une ressource naturelle vitale. On dit parfois que c’est le sang de l’économie.

Les scientifiques insistent lourdement sur ce point que les économistes ont du mal à admettre surtout si on leur dit que les ressources, en particulier l’énergie fossile, n’existent qu’en quantité finie donc épuisable… Toute variation à la hausse ou à la baisse de la quantité d’énergie disponible, ou de son prix a des conséquences lourdes sur le fonctionnement de nos sociétés.

Le rôle vital de l’énergie est facile à observer. La révolution industrielle du 19 ème siècle est due justement à la découverte d’une énergie abondante, le charbon, qu’on a su transformer en force motrice grâce à la compréhension, dès cette époque des lois de la thermodynamique. On a créé des machines pour décupler nos forces, augmenter notre capacité à produire. Une seule personne au sommet d’une grue peut déplacer une masse de 10 tonnes en quelques secondes.

Auparavant il n’y avait que des énergies renouvelables (déjà !) bien modestes : traction animale, force musculaire humaine, moulins à vent, à eau, etc. Il n’y avait pas vraiment d’industrie.

Autre exemple : le choc pétrolier de 1973 a sonné la fin des 30 glorieuses. Le prix du pétrole a quadruplé et ruiné bon nombre d’entreprises créant un chômage massif. Je me souviens que le Président ou le Premier Ministre de l’époque venait prononcer des discours dramatiques à la télé pour annoncer des mesures fortes mais purement symboliques : interdiction d’éclairer les vitrines après 23 heures, arrêt des émissions télé à 23 h, interdiction des compétitions de sport mécanique… L’énergie à l’époque c’était le pétrole. Ça n’a pas beaucoup changé depuis. Le renouvelable arrive. Suffira-t-il ?

En résumé, il faut garder à l’esprit qu’une économie moderne est un système thermodynamique (voir francois-roddier.fr). Plus il dispose d’énergie plus il produit, et vice versa. Certains chercheurs ont même montré que le PIB mondial était proportionnel à l’énergie consommée dans le monde. Moins d’énergie veut dire décroissance. Mot tabou des politiques.

Dans le prochain article je parlerai du pic pétrolier, événement d’importance mondiale qui a déjà eu lieu. Le saviez-vous ?

Daniel Beaucourt

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