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Covid-19 : les vrais chiffres de la vaccination en Ile-de-France

Source : Le Parisien du 13 Juillet 2021 (supplément Hauts de Seine)

Pour la première fois, l’Assurance maladie divulgue les données relatives à la domiciliation des vaccinés par intercommunalités. Les efforts doivent se concentrer sur les plus précaires et la jeunesse.

Pourquoi a-t-il fallu attendre juillet pour accéder à ces données éclairantes sur les véritables bénéficiaires de la vaccination ? « Il n’était pas pertinent de produire des statistiques aussi fines il y a six mois puisque la campagne de vaccination venait de débuter, explique l’Assurance maladie. Elles n’ont sens que lorsqu’une partie significative de la population est vaccinée pour mettre en lumière les lieux où les efforts de sensibilisation sont les plus utiles. »

Premier constat : des situations hétérogènes existent au sein d’un même département, avec parfois plus de quinze points d’écart entre deux agglomérations. En croisant des données socio-économiques, on s’aperçoit que le niveau de vaccination s’aligne sur la richesse des ménages et la part des diplômés. Ainsi, sur 20 % des territoires où le niveau de vie est le plus bas, le pourcentage d’habitants ayant reçu au moins une dose affleure 40 %, et culmine au-delà de 55 % là où les ménages sont les plus aisés. L’Ouest parisien est ainsi davantage vacciné.

« On sait très bien qu’en situation de précarité, la santé peut passer au second plan, mais il faut aussi garder à l’esprit que les territoires qui ont une démographie jeune n’étaient pas la population cible au départ », avance Isabelle Grémy, directrice de l’observatoire régional de santé (ORS) en Ile-de-France.

Quand on ne peut offrir qu’un repas par jour à ses enfants, le vaccin n’est pas forcément une obsession. « C’est vrai que j’avais d’autres soucis en tête, et puis j’avais peur des effets secondaires, confie Carole, 42 ans, 3 enfants, employée administrative et bénéficiaire de colis alimentaire. Mais maintenant qu’ils vaccinent au centre commercial et qu’ils parlent de rendre les tests payants, ça me donne deux raisons de me faire vacciner. » Elle compte aussi emmener sa fille de 18 ans.

La proximité, atout choc de la vaccination. La preuve à Villepinte en Seine-Saint-Denis, où le vaccidrive fait des émules. « La fréquentation remonte, on est passé de 500 à 850 chaque jour de week-end, les familles viennent en voiture avant le départ en vacances. Mais aussi par peur du variant ou par crainte que les tests deviennent payants », témoigne Aurélie Combas-Richard, l’énergique directrice de la CPAM 93. Des barnums au pied des tours, des bus navettes, un SMS à tous les assurés… Tout est bon pour aller vers ceux qui n’ont pas encore remonté la manche.

Y compris installer un centre éphémère, place de la République, à Paris, sur la route des livreurs à vélo. 800 personnes y ont reçu leur première dose en cinq après-midi. « C’est un peu décevant, mais nous sommes extrêmement satisfaits sur le fond, car ces personnes ne se seraient jamais vaccinées sans cette opération », estime le Dr Pierre Cabret, du Centre médical européen, qui coordonnait l’opération.

[NDLR ] : à Fontenay aux Roses, le taux de vaccination est entre 45 et 50 % de la population ayant reçu une dose.

Avec près de 60 % de primo injectés, la communauté de communes de la Haute-Vallée de Chevreuse (26000 âmes), qui fait tout pour chouchouter ses aînés, est championne des primo injectés. Bien loin devant Roissy-Pays-de-France, 350 000 habitants de 42 villes du Val-d’Oise et de Seine-et-Marne, où la jeunesse reste à convaincre. Sans doute le défi de l’été.

Les agences régionales de santé disposent également des taux de vaccination à l’échelle communale, qui n’est pas publiée sur Data vaccin Covid, hormis pour les communes limitrophes aux trois plus grandes villes du pays (Paris, Lyon, Marseille) en raison du nombre important de communes peu peuplées pour lesquelles le secret statistique empêche la publication des données.

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