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Municipales 2020 : Construire autrement pour des quartiers où il fera bon vivre

Lettre ouverte de l’association Champarts-Île-Boucicaut aux candidats au 2ème tour des élections municipales 2020

La campagne pour les municipales 2020, tous courants confondus, nous a promis un urbanisme idéal pour notre ville :

  • «résister à une densification excessive en organisant une protection maximale de nos zones pavillonnaires »,
  • « choisir un urbanisme raisonné et de haute qualité environnementale »,
  • « revoir le Plan Local d’Urbanisme dans le cadre de la transition écologique ».

La crise sanitaire et le confinement que nous venons de vivre ont mis en évidence les limites de la densification urbaine et montré la nécessité d’une ville plus aérée et plus verte.

Habitants du quartier situé au nord de la Cavée en allant vers Châtillon (autour de la ruelle des Champarts, de la rue de l’Île et du nord de la rue Boucicaut), nous proposons quelques pistes pour des constructions mieux intégrées dans leur environnement. Basées sur l’analyse des projets de notre quartier, ces idées peuvent s’appliquer à toutes les constructions de la ville.

Notre quartier présente actuellement un ensemble plutôt équilibré entre maisons avec jardins, qui représentent l’essentiel des espaces verts, immeubles collectifs de taille moyenne ainsi qu’une maison de retraite et un ancien atelier à réhabiliter.

Que constatons-nous à ce jour ?

  • Comme un peu partout dans la ville, des propriétaires de maisons individuelles sans cesse sollicités, voire harcelés, par des promoteurs qui veulent acheter leurs parcelles ;
  • Une maison de belle facture et parfaitement rénovée qui est d’ores et déjà condamnée par l’opération de promotion immobilière en cours de commercialisation au 126 rue Boucicaut ; pour mémoire, c’est là qu’un cèdre remarquable avait été préventivement abattu juste avant l’adoption du PLU.

  • 9 grands arbres formant un alignement qui vont être abattus dans le cadre du permis de construire accordé aux 129 et 131 rue Boucicaut, sans que leur maintien au moins partiel ne soit pris en considération par le promoteur. Tout au plus est-il prévu de planter le minimum réglementaire de nouveaux arbres, dont certains dans à peine 70 cm de hauteur de terre au-dessus du parking souterrain !

  • Au moins 2 autres projets du même promoteur en préparation le long de cette partie de la rue Boucicaut, regroupant à chaque fois plusieurs parcelles aujourd’hui pavillonnaires, dont plusieurs maisons remarquables ; ces projets vont fort probablement se contenter de la même architecture massive, par démolition systématique du patrimoine bâti, et sans autre recherche que celle de l’occupation maximale de l’espace, comme ce qui se fait un peu partout dans les villes voisines.

Face à cette situation, la question pour notre association est de réfléchir à comment faire évoluer un quartier dans le respect de son identité, en prenant en compte les exigences de densification de la Région Ile de France, tout en préparant la ville aux défis climatiques et sanitaires plus que jamais d’actualité. Il faut replacer la qualité de vie au cœur du projet de ville et cesser la course à la construction de m² sans réelle dimension environnementale.

Les idées ne manquent pas :

  • envisager systématiquement la rénovation des maisons anciennes témoins de la richesse de notre patrimoine, et privilégier une architecture de bâti intermédiaire qui facilite l’insertion dans le tissu urbain et la préservation de la végétation existante;
  • éviter les fronts bâtis continus et uniformes comme ce qui est prévu sur la rue Boucicaut, en préservant ici et là des espaces ouverts entre bâtiments. Cela assure une circulation d’air qui sera bienvenue lors des périodes de chaleur, contribue aux continuités écologiques, et permettrait par exemple de conserver certains des arbres du numéro 131 rue Boucicaut ;
  • éviter, comme ce qui a été autorisé pour ce même projet 129/131 rue Boucicaut, l’intrusion de bâtiment collectif de grande hauteur dans le tissu pavillonnaire. Privilégier plutôt une transition de hauteurs avec des constructions à typologie mixte : bâtiment haut du côté de la rue principale et à l’arrière côté pavillonnaire, faible hauteur  et découpage imitant des petites maisons ;
  • Intégrer dans les projets de bâtiments collectifs le besoin d’accès à l’extérieur avec des espaces verts communs de taille généreuse.

Il nous paraît donc nécessaire, comme dans d’autre quartiers de la ville menacés par l’ambition des promoteurs, de revoir le Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour un aménagement urbain mieux équilibré et respectueux de l’identité de chaque quartier.

Nous invitons l’équipe qui sera élue à échanger avec nous dès que possible sur ces sujets.

Association Champarts-Île-Boucicaut (Chilbo) – Anna Malcoeffe-Hélène Chabanas-Maguin, contact : asso.champarts@laposte.net

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