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Quelle politique de désherbage et d’entretien des espaces verts à Fontenay aux Roses ?

Contexte légal

Le Parlement a adopté définitivement le 23 janvier 2014, par vote à l’Assemblée nationale, une proposition de loi du sénateur écologiste Joël Labbé qui interdit les pesticides dans les espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022.

La ministre de l’Écologie Ségolène Royal, veut accélérer l’interdiction totale de produits phytosanitaires dans les espaces verts publics. Initialement prévue au 1er janvier 2020 dans le cadre de la loi Labbé, cette interdiction sera finalement effective au 1er Janvier 2017. Un amendement a été déposé par le gouvernement et a été adopté en ce sens le 23 septembre 2014 par l’Assemblée Nationale, semant la colère parmi les professionnels du secteur. «Cet amendement n’a fait l’objet d’aucune concertation avec nous, s’insurge Jacques My, directeur général de l’UPJ (l’Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics).

Il y aura des dérogations prévues à cet amendement. Il sera possible de continuer à désherber chimiquement les allées des cimetières, les terrains de sport ou la voirie jusqu’en 2020.

Si ce nouveau timing est adopté définitivement, cela laisse peu de temps à la commune pour  réorganiser ses services et former les agents à de nouvelles méthodes de travail et de nouvelles techniques, comme le désherbage thermique par exemple.

Quelles sont les répercussions des herbicides bio ou pas sur l’homme et l’environnement ?

Le glyphosate, créé par Monsanto avec le Round Up, est un produit systémique qui est absorbé par la plante, comme la sève et vient agir directement sur cette plante. Par contre, le surplus de glyphosate qui n’est pas absorbé par les plantes, en particulier s’il pleut et qui est rejeté avec les eaux pluviales est très dangereux pour les poissons. Le glyphosate qui n’est pas rejeté dans les eaux se décompose, car c’est un produit organique. Ce produit est aussi néfaste pour l’être humain, s’il est absorbé, même de façon superficielle par la peau. A ce titre, il  a été classé récemment cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.

Les herbicides bio utilisent des extraits de plantes, comme certains pesticides (par exemple les pyrèthres).  Ils sont moins efficaces sur les plantes, en particulier s’il pleut après et aussi avec les plantes qui ont des racines profondes, comme les pissenlits, car ils ne sont pas systémiques. Ceux-ci nécessitent de porter un masque pendant l’application, car ils ne sont pas sans incidence pour l’homme. Ceci est d’ailleurs obligatoire pendant l’application.

Quelle était la politique antérieure du temps de l’ancienne municipalité ?

L’ancienne municipalité a d’abord utilisé un désherbage avec un traitement à la vapeur d’eau. Celui-ci était efficace, mais consommait beaucoup d’eau. Depuis 2012, il a été essayé un traitement avec un herbicide bio. Cela ne concernait que les herbes sur les trottoirs. Par contre, aucune herbe autour des arbres n’étaient arrachée ou coupée, en laissant des herbes très envahissantes, comme les chardons, les pissenlits, les orties se reproduire et se développer, quitte à gêner la circulation des piétons et surtout envahir les jardins.

Qu’est-ce que l’on constate actuellement à Fontenay aux Roses ?

A Fontenay aux Roses, la ville est en train de recréer une équipe de cantonniers et nous avons effectivement constaté que des cantonniers interviennent manuellement dans différents secteurs. En ce début de printemps, la végétation se développe très rapidement et j’ai observé qu’une application d’herbicide a été effectuée en différents secteurs : autour des arbres, le long du verger conservatoire (autour des arbres de la place Carnot, voir photo).

De nombreux trottoirs  sont encore envahis par des plantes qui n’ont rien de décoratif et qui abîment les revêtements. Un plan de désherbage doit être mis en place (manuel ou thermique). Le calendrier est très important car il est plus facile de supprimer une jeune pousse que d’intervenir sur les plantes de 1 mètre de haut.

Que dit l’élu municipal, Emmanuel Chambon, responsable de la voirie et des espaces verts ?

Extrait d’une réponse faite dans le Fontenay Mag de Juin 2014 :

« Un nouveau marché vient d’être passé avec un prestataire extérieur l’entretien et le désherbage des pieds d’arbres.

Une fauche des pieds d’arbre en herbe et un désherbage manuel sur les pieds plantés de vivaces ont été effectués par les jardiniers sur l’ensemble de la ville.

Un premier traitement au produit bio a été fait au cimetière. Le nouveau marché pour le désherbage a confirmé l’utilisation de produits bio. Ces produits, à la différence des phytosanitaires, réduisent fortement les conséquences écologiques et préparent la ville à l’échéance réglementaire européenne pour l’élimination totale des produits chimiques polluants en 2020. Si son efficacité est similaire à celle d’un produit chimique, sa mise en œuvre et son temps d’imprégnation, pour être totalement efficace, sont beaucoup plus longs.

Le produit bio nécessite, après application, une période d’environ 7 jours sans pluie pour être totalement imprégné et efficace, alors qu’un produit phytosanitaire classique agit en une journée.»

Extrait d’une interview que nous avons fait le 18 Avril 2015 :

« Nous avons une politique différenciée en fonction de ce que nous devons traiter.

Pour les pieds des arbres situés dans les rues, nous utilisons encore un produit phytosanitaire de synthèse, mais pas pour les herbes situées le long des murs ou des trottoirs, où le traitement est essentiellement manuel. Dans le cadre de l’abandon total des produits phytosanitaires, nous réfléchissons à l’utilisation de solutions alternatives, comme l’utilisation de résines perméables, de joints de caniveaux, le paillage … Par exemple, autour de certains arbres, comme les marronniers situés sur la place du Gal de Gaulle, nous pourrions mettre un entourage de résine qui empêche les herbes de pousser, mais laissent passer l’eau. Cela évite tout traitement et intervention manuelle par la suite.

Pour les autres espaces verts, comme les jardins publics, nous effectuons un arrachage manuel, mais nous utilisons déjà, par exemple, des engrais bio.

L’utilisation d’un produit phytosanitaire est provisoire, puisqu’il faudra se mettre en accord avec la réglementation, au plus tard en 2017.»

Quelles sont les communes qui donnent l’exemple et quelles sont les conséquences financières ?

40 % des communes ont déjà mis en œuvre un plan « zéro phyto », selon le groupe EELV à l’Assemblée. La réalité c’est que la mise en place d’un tel plan ne signifie pas que la commune en question n’utilise plus de produits phytosanitaires, mais qu’elle a engagé un processus destiné à atteindre cet objectif. Par exemple, en Bretagne, 70% des communes ont mis un tel plan, mais seulement 10% se passent réellement des produits chimiques. De même, pour l’Ile-de-France, où 64% des communes ont adopté un tel plan, seulement 12% y sont parvenues actuellement.

A Versailles (Yvelines), par exemple, les produits phytosanitaires ont été intégralement remplacés par des désherbeurs thermiques et les classiques débroussailleuses et binettes. Ce sont ainsi 130 000 litres de produits chimiques qui ne sont plus déversés chaque année dans la nappe phréatique, selon la mairie, qui assure économiser 25 500 euros par an. Par contre, il a fallu investir dans des équipements, mais le retour sur investissement serait de l’ordre de 5 ans.

Quand est-ce que les produits phytosanitaires seront interdits dans les jardins particuliers ?

D’après la loi Abbé du 23 Janvier 2014, à partir du 1er janvier 2022, la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites. Cette disposition vise les 45 % de Français qui possèdent un jardin ou un potager. Au total, cette loi concerne 5 à 10 % des pesticides utilisés en France — le reste étant destiné à l’agriculture.

A qui faut-il s’adresser pour signaler des zones où le désherbage n’est pas fait ?

On peut envoyer un mail sur le site de la ville :

http://www.fontenay-aux-roses.fr/demarches-services-de-la-mairie/contacter-la-mairie.htm

ou utiliser le N° vert de gestion urbaine de proximité mis en place par la ville :

Un commentaire

  1. Jean-Max Drouot Jean-Max Drouot 15 mai 2015

    Pourquoi ne pas faire appel aux habitants pour désherber les pieds d’arbres et autres caniveaux. Il faudrait bien sur leur apprendre à distinguer “mauvaises herbes” et herbes utiles ou décoratives.
    Cela responsabiliserait aussi les habitants sur la propreté de leur rue (papiers, détritus, mégots à mettre dans les poubelles) et peut-être sur les nuisances des déjections canines. Aidons nous, les services municipaux nous aiderons.

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